Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou affirme qu’il n’y a «aucune famine» à Gaza

Des Palestiniens inspectent le site touché par un bombardement israélien à Muwasi, Khan Younès, dans la bande de Gaza, lundi 28 juillet 2025 [AP Photo/Mariam Dagga]

La série de déclarations mensongères du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou affirmant qu’il n’y a «pas de famine» à Gaza a suscité une vive réaction de la part de milliers de personnes à travers le monde, choquées par les preuves accablantes que plus de 100 Palestiniens – en majorité des enfants – sont morts par manque de nourriture et de nutrition.

Dimanche, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a nié l’existence d’une famine à Gaza lors d’une conférence chrétienne à Jérusalem. S’exprimant lors d’un événement organisé par Paula White, pasteure évangélique influente et soutien de Donald Trump, Netanyahou a déclaré:

Il n’y a pas de famine à Gaza – et il n’y a aucune politique de famine à Gaza. Nous facilitons l’entrée de l’aide humanitaire pendant toute la durée du conflit. Sinon, il n’y aurait plus de Gazaouis. La seule entité qui bloque l’acheminement de l’aide humanitaire, c’est le Hamas. Ils inversent la vérité.

Après 20 mois de morts massives causées par les bombardements, les frappes de drones et les assauts terrestres israéliens, Netanyahou a encore affirmé à tort qu’Israël avait «mis en place des corridors humanitaires et encouragé les largages d’aide», qualifiant les informations sur la famine de «mensonges flagrants». Il est même allé jusqu’à prétendre que les images circulant dans le monde entier de jeunes enfants palestiniens morts de faim étaient fausses.

«Une campagne… diffuse de fausses images, créant une image de famine qui n’existe pas» a déclaré Netanyahou. Des commentaires faits juste après la publication de reportages et de photos virales montrant: des enfants squelettiques, des familles désespérées et des hôpitaux débordés par la malnutrition. Les responsables israéliens ont tenté de rejeter ces images, les qualifiant de «fausses, diffusées par le Hamas».

Ces démentis du Premier ministre israélien fasciste sont directement contredits par les autorités sanitaires de Gaza et les agences internationales qui suivent quotidiennement les décès liés à la faim. Lundi, le ministère de la Santé de Gaza a rapporté qu’au moins 147 Palestiniens, dont 88 enfants, étaient morts de malnutrition et de faim depuis le début du génocide en octobre 2023.

Al Jazeera a rapporté lundi qu'au cours des dernières 24 heures, 14 personnes de plus, dont deux enfants, étaient morts de faim et de malnutrition. Les responsables de la santé préviennent que le véritable bilan est sans doute bien plus lourd dû aux pannes de communication et au chaos isolant imposé par les bombardements continuels.

Des organisations internationales comme l'Organisation mondiale de la santé, ont décrit le nombre croissant de décès comme une «famine de masse», plus de 2 millions de personnes étant toujours en danger alors que les approvisionnements alimentaires restent limités par le blocus israélien et les obstacles bureaucratiques. Des témoignages en provenance de Gaza montrent des familles désespérées incapables de trouver de quoi manger, des mères souffrant de malnutrition incapables de produire du lait maternel et des pénuries meurtrières de lait maternisé.

Les affirmations de Netanyahou ont déclenché une vague de condamnations internationales. L’Organisation des Nations Unies, de nombreux gouvernements et plus de 100 organisations humanitaires ont dénoncé la politique israélienne comme une «famine orchestrée» et un «génocide», soulignant que la famine à Gaza n’est pas accidentelle mais causée par la privation délibérée et l’obstruction systématique de l’aide terrestre.

Des manifestations ont éclaté dans les grandes villes des États-Unis, d'Europe et du Moyen-Orient, où les gens ont envahi les rues pour exiger la fin immédiate du blocus et la libre circulation de l'aide à Gaza.

À New York, des centaines de personnes ont défilé dans Manhattan lors d’une «Journée d’action», scandant des slogans pour la justice en Palestine et dénonçant la complicité des États-Unis dans ce qu’ils qualifient de génocide et de punition collective. Devant la Maison-Blanche à Washington, des manifestants ont frappé sur des casseroles et brandi des pancartes telles que: «Laissez entrer les camions de nourriture», «Israël affame Gaza». Ils ont appelé l’administration américaine à cesser son soutien à Israël et à imposer un accès humanitaire urgent à Gaza.

Les capitales européennes ont été le théâtre de scènes similaires de protestation. À Berlin, des centaines de personnes se sont rassemblées, frappant sur des ustensiles de cuisine et brandissant des banderoles disant: «Arrêtez le génocide», «Oui au pain, non aux bombes». Elles ont appelé la communauté internationale, et en particulier l’Allemagne, à intervenir et mettre fin à la famine. Des manifestations et des mouvements de colère publique ont également été signalés au Royaume-Uni, en France, en Italie, en Espagne et en Grèce, allant de grands cortèges à des blocages directs d’entreprises liées au commerce et à l’armement israéliens.

Les agences humanitaires ont appelé de manière répétée à l’ouverture de tous les points de passage terrestres, à la levée du siège et à un cessez-le-feu immédiat, avertissant que «la famine utilisée comme méthode de guerre constitue un crime de guerre». Même en Israël, l’opposition s’amplifie: des centaines de citoyens, dont des universitaires et écrivains de renom, ont rejoint les manifestations pour critiquer la politique de leur gouvernement, qu’ils jugent contraire à toute morale.

Le chef humanitaire de l’ONU, Tom Fletcher, a qualifié le flux d’aide autorisé par Israël de «goutte d’eau dans l’océan», soulignant que 14 000 bébés pourraient mourir dans les 48 prochaines heures sans intervention immédiate.

L’ampleur de l’indignation publique face à la famine des bébés palestiniens a également contraint les principaux représentants des pays impérialistes, qui soutiennent le génocide à Gaza depuis le début, à faire des déclarations hypocrites.

Lors d’une visite en Écosse, le président Donald Trump a déclaré de façon peu convaincante: «Ces enfants ont l’air très affamés. C’est une vraie famine, et on ne peut pas simuler ça. Les enfants doivent être nourris.» Le vice-président JD Vance a également exprimé une sympathie de façade, affirmant que « les États-Unis ont pour objectif de veiller à ce que les enfants affamés reçoivent de la nourriture.»

Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron ont qualifié les actions menées à Gaza de «graves», mais n’ont pris aucune mesure concrète pour les arrêter. Le gouvernement de Starmer a même affirmé devant les tribunaux qu’il n’existait «aucun risque sérieux de génocide à Gaza».

Dans sa propre manœuvre de relations publiques, Israël a annoncé dimanche une «pause tactique» dans sa campagne militaire. L'armée a déclaré qu'elle suspendrait les opérations de combat pendant 10 heures chaque jour dans trois zones – Gaza-ville, Deir al-Balah et Muwasi – pour «faciliter» l'acheminement d'aide.

Mais alors même qu'un filet d'aide était acheminé à Gaza, les frappes israéliennes ont tué des dizaines de personnes, y compris ceux qui attendaient de la nourriture dans des «zones de sécurité», illustrant une fois de plus que le véritable objectif du régime sioniste est de terroriser le peuple palestinien avant son expulsion définitive de la bande de Gaza.

Lundi, les actions militaires israéliennes à Gaza ont entraîné la mort d'au moins 78 Palestiniens, selon des responsables de la santé du territoire. Des frappes ont été signalées à plusieurs endroits, certaines des attaques aériennes et d'artillerie les plus meurtrières se produisant en dehors de la «pause» quotidienne de 10 heures.

Parmi les personnes tuées figuraient une femme enceinte et son nouveau-né, tous deux morts après qu'une frappe aérienne israélienne ait touché une maison et des tentes voisines dans le quartier de Muwasi à Khan Younès. Le nouveau-né avait été mis au monde par intervention chirurgicale d'urgence mais n’avait pas survécu longtemps après l’accouchement.

D'autres frappes ont visé des maisons à Khan Younès et d'autres sites à travers l'enclave. Selon certaines informations, au moins 11 personnes, dont plus de la moitié des femmes et des enfants, ont été tuées dans une attaque distincte contre un immeuble d’habitation. D'autres victimes sont mortes ailleurs à Gaza alors que les attaques se poursuivaient en pleine crise humanitaire.

Les organisations humanitaires ont rapidement condamné les «pauses» trompeuses comme des diversions inadéquates et cyniques de toute solution réelle. De nombreux camions remplis de nourriture restent bloqués à la périphérie de Gaza, tandis que des enfants continuent de mourir de faim à l'intérieur, et alors qu'Israël accuse d’autres d'être responsables de l’absence de distribution alimentaire.

Toutes les préoccupations humanitaires exprimées par les puissances impérialistes et Israël sont démenties par les opérations militaires en cours et les véritables plans de déplacement massif des Palestiniens. Les préparatifs d’Israël pour une «ville humanitaire» à Rafah – considérée par de nombreux observateurs comme un camp de concentration près de la frontière égyptienne – sont toujours en cours.

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, et la Fondation humanitaire pour Gaza (GHF), soutenue par les États-Unis, travaillent à regrouper jusqu’à 2 millions de Palestiniens dans un camp fortement surveillé à Rafah. L’objectif affiché est de «déradicaliser et réintégrer» les habitants, puis de les «préparer à une relocalisation», c’est-à-dire à une expulsion permanente de Gaza.

Dans le cadre de ce plan, ceux retenus dans ce camp seraient coupés du monde extérieur, interdits de sortir et exposés à de nouvelles privations et violences. C’est dans ce but de nettoyage ethnique que la famine imposée à la population palestinienne est utilisée.

Alors que les images et les informations sur la famine à Gaza continuent de circuler, la population mondiale prend conscience de ces événements, qui rappellent les crimes perpétrés au XXe siècle par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Les crimes contre l’humanité actuellement commis par Israël à Gaza, avec la complicité de dirigeants comme Trump, Starmer et Macron, seront retenus comme les signes avant-coureurs des luttes révolutionnaires de la classe ouvrière qui renverseront le système capitaliste mondial.

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